"Je veux agir en ce temps" - cette phrase est indélébilement liée à l'œuvre de Käthe Kollwitz, une femme que l'on compte à juste titre parmi les plus grandes artistes du 20e siècle. Comme peu d'autres, Kollwitz a lié sa création à un engagement sociopolitique, humanitaire et pacifiste. Ses œuvres tournent sans cesse autour du thème de l'homme accablé par la guerre ou la pauvreté. Des séries d'estampes acclamées au niveau international, comme la "Révolte des tisserands" ou la suite de gravures sur bois "Guerre", n'ont rien perdu de leur force émotionnelle aujourd'hui. Avec des gravures, des dessins et des sculptures, l'exposition couvre tout l'éventail de sa création artistique.

Les travaux de l'artiste Mona Hatoum, née à Beyrouth et que le déclenchement de la guerre civile au Liban en 1975 a empêchée de quitter Londres pour retourner dans son pays, élargissent l'exposition à une perspective globale sous forme d'interventions. Comme Kollwitz, Hatoum, lauréate du prix Käthe Kollwitz en 2010, thématise les expériences humaines fondamentales. La douleur, la souffrance et la vulnérabilité, mais aussi le familier et le domestique, qui sont détruits, mis en danger ou aliénés par la violence institutionnelle et les systèmes de pouvoir, sont au centre de ses préoccupations. Les deux artistes montrent en outre comment le privé doit toujours être compris comme faisant partie d'un ensemble social plus vaste.

L'exposition, organisée par Jonas Beyer et Hannelore Fischer, présente environ 120 œuvres de Käthe Kollwitz ainsi que cinq œuvres grand format de Mona Hatoum. Les œuvres déploient tout leur effet sur une surface totale de 700 m2 dans le bâtiment Chipperfield.

L'exposition est réalisée en coopération avec la Kunsthalle Bielefeld et en collaboration avec le Käthe Kollwitz Museum Köln.