Conservation et restauration
Malgré toutes les précautions prises, les œuvres d’art n’échappent pas elles non plus aux outrages du temps. La matière s’altère, subit des processus de décomposition: les couleurs se ternissent ou s’assombrissent, les matériaux supports tels que le bois, la toile, le papier ou le plastique peuvent jaunir et devenir friables, les liants et les colles se dégradent, les données numériques sont soumises au «bit rot», la dégénérescence des supports. Pour préserver la substance, il devient parfois nécessaire de refixer des écailles de peinture, de colmater des fissures, de nettoyer ou de transposer des informations numériques dans des formats lisibles.
Ces mesures de conservation peuvent s’accompagner d’opérations de restauration qui servent à réparer les dommages nuisant à l’esthétique d’une œuvre, par exemple en retouchant des zones abimées dans une couche picturale ou une émulsion photographique. Avant toute opération de restauration, il faut procéder à une analyse précise de l’état de l’œuvre. La technologie actuelle permet des examens utiles pour décider des méthodes à utiliser. Les opérations elles-mêmes se font dans le respect de l’intention artistique et de l’histoire de l’œuvre, le dialogue avec les artistes permettant, dans le cas des œuvres contemporaines, d’étayer cette démarche.
Une fois que l’intervention requise a été identifiée, qu’une méthode adaptée a été trouvée ou mise au point, celle-ci est réalisée avec un maximum de retenue de manière à être la moins invasive possible: en cas de nécessité, la restauration doit pouvoir être remaniée.