C’est la première fois qu’une exposition se penche sur l’histoire de la filiale dans la Bahnhofstrasse de Zurich, qu’elle illustre des tableaux, esquisses, meubles, bijoux, et des objets décoratifs. Outre des travaux de Josef Hoffmann, Ferdinand Hodler et Gustav Klimt, cette exposition fait la part belle aux créations de Dagobert Peche.

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Ferdinand Hodler, Regard dans l’infini III, 1903, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, acquis en 1994, Photo © Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne / Nora Rupp
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Ferdinand Hodler, Vallée du Kiental avec le Blümlisalp, 1902, Kunstmuseum St. Gallen, dépôt de la Fondation Gottfried Keller, Office fédéral de la culture, Berne, 1940, photo © Sebastian Stadler 2014
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Josef Hoffmann, Dagobert Peche, Fauteuil. Réalisation: Wiener Werkstätte, 1913, Ville de Genève, Musée d’art et d’histoire. Achat, 1961, photo © Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève, Flora Bevilacqua
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Dagobert Peche, Vitrine table pour le lieu de vente de la Wiener Werkstätte, Zurich, réalisation: Wiener Werkstätte, 1917, Universität für angewandte Kunst Wien, Kunstsammlung und Archiv, photo © Universität für angewandte Kunst Wien, Kunstsammlung und Archiv
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Koloman Moser, Tasse à couvercle. Réalisation: Josef Hossfeld, Vienne, manufacture: Wiener Werkstätte, Vienne, 1906, MAK – Museum für angewandte Kunst, Wien, photo © MAK/Katrin Wisskirchen
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Wiener Werkstätte, Souliers du soir d’Edith Schiele, 1912, Wiener Werkstätte, motif créé par Franz von Zülow: «Osterglocken» Albertina, Wien, photo © Albertina, Wien
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Josef Hoffmann, Fermoir. Réalisation: Karl Ponocny, Vienne, manufacture: Wiener Werkstätte, Vienne, 1905, MAK – Museum für angewandte Kunst, Wien, photo © MAK/Georg Mayer
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Gustav Klimt, Judith I, 1901, tirée du portfolio «Das Werk Gustav Klimts», Collection particulière
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Gustav Klimt, Portrait de Hermine Gallia, 1904, The National Gallery, London. Bought, 1976, photo © The National Gallery, London

Un regard neuf posé dans une perspective viennoise

Entrée

CHF 16.–/11.– (tarif réduit et groupes)
Entrée gratuite pour les adhérents et les moins de 17 ans. Conseil : Réductions pour séniors (AVS) le mercredi
En raison de la pandémie, le nombre de personnes est limité et des temps d'attente sont à prévoir. Les billets avec des blocs horaires ne sont pas offerts en raison de la situation incertaine et des changements de réglementation.

ORGANISER VOTRE VISITE

À l’attention des groupes

Nous serons ravis de vous accueillir! Pour des raisons d’organisation, l’inscription est obligatoire. info@kunsthaus.ch, +41 44 253 84 84

L'exposition rassemble environ 160 objets. Son commissaire est Tobias G. Natter, ancien directeur du Leopold Museum de Vienne et auteur des deux catalogues raisonnés des peintures de Gustav Klimt (2012) et d’Egon Schiele (2017). D’une part, l’exposition pose, dans une perspective viennoise, un regard neuf sur Ferdinand Hodler (1853-1918), déjà perçu à l’époque comme «artiste national» suisse.

Parmi les artistes que Hodler rencontre à Vienne, c’est Gustav Klimt (1862-1918) qu’il apprécie le plus, et en particulier «l’élément décoratif» de son art. Mais à l’époque, Klimt, qui incarne comme nul autre la couleur, l’érotisme et l’ornementation, n’est pas seulement la figure de proue du «Wiener Stilkunst», l’art sécessionniste viennois. Il fait aussi oeuvre de pionnier en exigeant le dépassement de la distinction traditionnelle entre les beaux-arts (peinture et sculpture), réputés «nobles», et les arts décoratifs et appliqués, réputés «mineurs». En même temps, Klimt prône une nouvelle définition de l’art et de l’artiste. En effet, à ses yeux, les personnes capables d’«apprécier et de ressentir ce que d’autres ont créé» sont aussi des artistes.

Moritz Nähr, 19e exposition de la Sécession viennoise, vue de l’intérieur: «Salle Hodler», 1904, Österreichische Nationalbibliothek, Wien photo © ÖNB/Wien

Visites guidées publiques

Ont lieu au : 20.6. / 4.7. / 10.7. à 13 h et 15.7. à 15 h

Visite guidée privée

Taille du groupe: 15 personnes max.
Langues: allemand, anglais, français, italien
Tarif: billet pour l’exposition (tarife groupe) + CHF 190.– (allemand) / CHF 220.– (autres langues), durée: 1 heure

Pour toute demande de réservation, merci de nous contacter au moins une semaine avant la date souhaitée.

Hodler et l'exposition de la Sécession de 1904

En invitant Ferdinand Hodler à participer à sa 19e exposition, la Sécession viennoise entend «faire enfin comprendre la grandeur de Hodler à un public plus large». Cette exposition ambitieuse fera époque en visant ni plus ni moins à montrer «que Ferdinand Hodler [est] non seulement le plus grand artiste suisse, mais aussi l’un des plus grands tout court». Hodler y présente toutes ses œuvres majeures, et l’exposition connaît un succès retentissant. Grâce à elle, l’artiste suisse obtient du public tout ce qu’un artiste peut espérer: un accueil enthousiaste, de bonnes critiques de presse et des ventes importantes. L’exposition de Vienne deviendra une étape majeure dans l’histoire de la réception de l’artiste alors âgé de 51 ans.

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Jack Metzger, Cérémonie à la mémoire de Hodler, vers 1951, Metzger, Jack, Archive of the photographic agency Comet Photo AG ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv

Meubles et décoration du dernier appartement de Hodler

Vers la fin de 1913, Ferdinand et Berthe Hodler s’installent à Genève, dans un appartement majestueux situé Quai du Mont-Blanc 29. Josef Hoffmann est chargé par le couple d’aménager et de décorer les pièces de réception de l’appartement du Quai du Mont-Blanc. Il en dessine non seulement le mobilier, mais en fait aussi modifier certains détails architecturaux. Outre le mobilier, l’exposition du Kunsthaus présente de nombreux objets utilitaires conçus par Hoffmann pour l’appartement de Hodler, par exemple une pendulette, un lustre, une sellette, des armoires et des sièges.

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Dagobert Peche, Dessin préparatoire «Perlthier», vers 1919, MAK - Museum für angewandte Kunst, Wien, photo © MAK

Dagobert Peche et la Wiener Werkstätte à Zurich

L’exposition souligne l’importance de la Wiener Werkstätte, qui fut peut-être la contribution la plus importante de l’Autriche à l’histoire du design du 20e siècle. Mais elle montre aussi clairement la diversité de sa production, de l’abstraction géométrique un tantinet provocante des premiers projets à la fantaisie des oeuvres de Dagobert Peche. À partir de 1915, ce dernier est employé à titre permanent par la «Werkstätte», dont il dirigera la filiale zurichoise, de son ouverture en 1917 jusqu’à sa fermeture en 1919. Il conçoit le magasin de la Bahnhofstrasse en collaboration avec Josef Hoffmann et propose des innovations audacieuses en matière de positionnement des produits. À Zurich, à l’abri des restrictions imposées par la guerre déjà perceptibles en Autriche, il peut laisser libre cours à son imagination créatrice. En renversant la formule selon laquelle «la forme suit la fonction» et en plaçant la forme décorative au-dessus de la forme fonctionnelle, il achève la transition du Jugendstil à l’Art déco. Les nombreux projets créés à Zurich et présentés dans l’exposition actuelle en sont un témoignage impressionnant.

Avec le généreux soutien de la Fondation Walter B. Kielholz

Ill : Franz von Zülow, Motif pour le tissu «Dorfrose», projet de 1910/11. Commande de la Wiener Werkstätte, 1910 à 1928; réalisation: Gustav Ziegler, Vienne, MAK – Museum für angewandte Kunst, Wien, photo © MAK/Kristina Wissik

Avec le soutien de :